• JUNGLE FOOOD

    Manger à Pékin... En voilà un sujet douloureux !! Toute commande de plat se trouve expressément précédée de quelques fermes exigences :

    不要味精,不要拉也不要油腻 !!!___bu yao weijing, bu yao la, ya bu yao youni !!!  

    "Pas de glutamate, pas épicé, pas  gras !!!"

    Sans cette sainte trinité, pas d'équilibre ni de joie alimentaire pour moi ! 

    Mais, quand même, le plus sympa dans les restos à Pékin, ça reste le décor...

  • Bon, il faut que je parle un peu d'autre chose que des toilettes de Maliandao, c'est ainsi mal rendre justice d'une de mes sorties préférées...


    La dernière fois, nous y sommes allés pour nous fournir en puer cha 普洱茶... Toujours chez le même vendeur yunnanais, dont les prix sont assez raisonnables. Quoi que... Cette fois, j'ai choisi moi-même le thé que je voulais. Nous avons donc dégusté différentes variétés, que nous repérons par le prix : 1ère dégustation, puer à 100 yuan les 500 grammes, 2ème, 300 yuan, dernière, à 1000 yuan. Le premier thé ne me procure pas de sensations particulières. Nous en buvons une dizaine de tasses (une tasse = deux gorgées) chacun.  Puis nous passons au deuxième choix... Whouaaa ! à la première gorgée, un fruit qui explose et fond à la fois, se répand jusque dans  dans les maxilaires... Je suis si surprise que je crie effectivement "whouaa"... Les Chinois s'habituent vite à ma spontanéité... Et je crois que cela m'attire leur sympathie ! Quand vient le moment  de la dernière dégustation, une réaction si enfantine n'est plus de mise... Cette première gorgée me laisse une impression indescriptible... Il me vient une couleur, une sensation de bois noir, une saveur plus masculine, qui ne minaude pas mais impose toute sa noblesse et me tient immédiatement en respect... Ok, je comprends le prix.

    Toutes ces feuilles venaient de gǔshù (古树), c'est-à-dire d'arbres anciens de plusieurs centaines d'années. 

    En dehors de son origine, voici quelques éléments qu'on appréciera :


    • avant la dégustation [品茶_pĭnchá] : la forme et la couleur des feuilles
    • dès la première infusion (ce mot me gène, il me rappelle trop les sachets de thé Lipton...) [泡茶_pàochá] : le parfum qui se dégage de la coupelle [盖碗_gàiwǎn]. Pour ma part, les thés forts, comme le dàhóngpàochá (大红袍茶), m'évoquent souvent des effluves de cacao pur, et les thés verts ou blancs, des senteurs agrumées. On observe également la qualité, la texture et la couleur de la feuille réhydratée, ce qui donne une idée précise de son état au moment de la cueillette...
    • pendant la dégustation : la couleur du thé, son premier goût en bouche, puis quelques gorgées plus tard, la qualité de son "retour de saveur" (回味_huíwèi), l'évolution de la saveur au fur et à mesure des infusions... On s'intéresse aussi au nombre d'infusions que les feuilles sont capables de supporter et la manière dont la saveur évolue en fonction de celles-ci. Il en faut parfois quatre ou cinq pour que les feuilles libèrent réellement... leur esprit j'allais dire, pour qu'elles s'ouvrent à vous. Ainsi, chaque thé a son caractère, sa matière, sa couleur... C'est un monde aussi vaste que l'oenologie !

    Malgré le raffinement de ce plaisir, beaucoup de choses y ont d'abord et assez longtemps fait obstacle : les Chinois conversent librement pendant la dégustation, plaisantent, semblent servir de manière aléatoire, sans concentration particulière... Me voilà bien loin de mes imageries de cérémonies du thé japonaise, notamment par la lecture du Livre du thé, de Okakura... Mon effroi a culminé lorsque j'en ai vu certains fumer pendant la dégustation... Les yeux arrondis, je leur demande comment ils peuvent boire tout en fumant !!? Ils me soutiennent - d'un air un peu contrit quand même - que fumer leur permet de mieux apprécier le thé... Mouais. Après tout, il s'agit toujours de feuilles, les unes consommer par l'eau, les autres par le feu... Ce que j'ai fini par comprendre, c'est l'importance de la spontanéité, lors de la dégustation. Elle n'est effectivement pas réglementée comme dans le chado par tout un tas de principes "spirituels". Les gens vont et viennent autour de la table, discutent de tout, sympathisent ou non, apprécient ou non, restent ou repartent. Du mouvement, toujours, au coeur duquel se tient le maître de thé, toujours à l'affût des petites tasses vidées, pour les remplir de nouveau.


    Cette fois, je me suis aussi offerte un beau pot à thé [,茶罐_cháguàn].


    Je dois aussi dire combien j'aime les tables à thé [茶几_cháji]... Toujours différentes, véritables supports de créativité, reconstitution de l'univers : tous les éléments sont au rendez-vous. Et même la vie animale, à travers les poissons, dont je me suis également complètement éprise de la grâce, du mouvement, de l'élément, du symbole enfin, depuis que je suis en Chine. Avant, en France, les aquariums dans les restaurants chinois, je trouvais ça tout à fait ringard. La table elle-même peut être d'une beauté à couper le souffle. Je ne me lasse pas d'en observer les différentes matières, formes, motifs qui les distinguent. Voici ci-dessous quelques aperçus... Ce que je préfère d'un point de vue pratique, c'est qu'on peut mettre de l'eau partout !


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    Maliandao --- repose-coupelleMaliandao --- tasse préparation de théMaliandao --- poisson rouge

    Maliandao --- table de théMaliandao --- table de théMaliandao --- table de thé

    Maliandao --- cendrier de théMaliandao --- poissons de théMaliandao --- dégustation de thé



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  • Commander... Manger...

    Commander... Manger...Commander... Manger...Commander... Manger...
    Commander... Manger...
    Commander... Manger...Commander... Manger...


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  • Ceux qu'on laisse Ceux qu'on laisse

    Ceux qu'on laisse Ceux qu'on laisse


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  • des fruits !


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  • Jungle foodJungle foodJungle food

    Ceux qu'on laisseJungle foodJungle food

    Jungle food


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  • Food Welfare

    Prototype de mes premiers repas.

    Je ne mange que ce que j'identifie. Tofu arrosé de sauce soja, feuille de chou chinois enrobée de verdure, décoction de pâquerettes. Si je risque de mourir d'un truc, c'est juste de faim. :/


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