• Oui oui, l'enseignement ne me suffit pas, faut que j'en rajoute, m'expose un peu plus. Reprends du service artistique, de l'impro photo, sauf que c'est pas moi qui shoote. Les Chinois de la rue - ouvriers, marchands, gardiens, ... - ne savent pas utiliser un appareil photo (à ma grande surprise ! Ces ptites choses, pensais que tout le monde pouvait s'en procurer très peu cher en Chine !) Alors, je les forme vite vite (i s'osent pas appuyer !!!) et voilà :


    chai chai

    chai

     

     

     

     

    Et eux :

    chai chai

    chai chai


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  • ... une compatibilité :

    - linguistique ?
    - culturelle ?
    - de caractères ?

    Autrement dit, l'individu n'est-il que le pur produit d'une culture et d'une langue ? Y a-t-il une liberté, une marge de manoeuvre et de création en deça ou au-dela ? Peut-on se rencontrer profondément au creu de ces entraves, de ces directions de pensées et d'action ?


    Pékin ouvre un terrain d'expérience non pas seulement de l'étranger - en tant que culture autre et que personne de nationalité et de langue différentes de la mienne - mais aussi, et surtout de l'autre. De tous les autres. Y compris de celui que mon âme héberge. 


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  • Communiquer avec un autre dans une langue qu'on ne maîtrise pas...

    On ressent d'abord l'urgence de dire, d'exprimer, de se frayer un chemin de sens entre ces voiles d'ignorance, pour atteindre l'autre, parcourir la distance des mots qu'on ne sait pas. Pour fusionner avec l'autre.  La joie de communiquer.
    Mais on n'est jamais à l'abri que l'expérience s'inverse. Parler semble alors mettre la chose dite à distance. Non pas pour la rapprocher de l'autre, non. La chose dite est détournée loin de nous deux, comme emportée par un vent imprévu. La parole éteint et tue la préciosité de ce que je veux livrer par les mots. Le silence des mots, comme je le comprends maintenant... Pour moi qui ai un tel respect des mots, une telle fascination pour la VIE qu'ils véhiculent... Voilà un deuil que je fais mal... d'autant que je ne suis pas sûre de comprendre : le mot est ambivalent - performatif ou non, mais qui décide ? J'ai longtemps cru que le mot était une force, un noeud d'énergie généré par une confluence de pensées, un voeu projeté devant soi. Et qu'il ferait tôt ou tard son chemin dans le coeur de celui qui l'écoute. Qui l'entend. Alors, voilà un peut-être que mon problème se déplace : la vie ou la mort des mots ne dépend ni d'eux-mêmes, ni de celui qui les emploie, mais de celui qui les reçoit. Il faut être deux pour qu'un seul parle. Sinon les voilà frappés de stérilité dès le seuil des lèvres passé, tombant cendre morne sur mon inauditeur. Je lui ai jeté un sac de verbes, bon à laisser moisir au dépotoire de l'oubli. J'ai fait du bruit. Avec toutes mes merveilles, je l'ai juste dérangé, lui que j'aime.  J'ai jeté mes mots kamikazes contre l'oreille fermée. C'est un massacre, les mots tombent criants gesticulant vaine loghorrée, et j'en ramasse les membres.  J'en serre vainement encore les cris épars contre mon sein. La musique est stridente et déçoit mon sens délicat des harmoniques.  Le bouche à bouche ne les ramènera pas d'où ils viennent, nid douillet de mon coeur.  Mais alors je ne crois plus à ces mots défigurés et voilà que, moi-même, je me soupçonne de mensonge, de rouerie.
    La fleur flétrie de mes mots fânés est parcourue jusqu'au bout de la tige verbale vainement tendue et tressaillante, la létale onde saisit  mord la racine.

    Et mon coeur blanc en éclats d'effroi.

    Les mots sont tombés en flêche zéro pointé.


    Le Mot Bulle Blanc Débile.


    Malgré un décollage avec cargaisons de secrets trésors oeillades humides et complices.

    Tout s'est perdu en vol. 


    C'est d'une violence.



    Vos parlez en pardon
    en ancien français, 你浪费话_ni langfei hua en chinois. Tu parles pour rien en français moderne, dit l'homme d'action à la femme qui parle. Dit l'homme d'action qui n'entend pas que les mots agissent aussi. Dit l'homme d'action qui voit en la parole un phénomène facile, retors -féminin en somme- dont il convient de se méfier  -comme de la femme en somme- et à ne surtout pas pratiquer. Dès fois qu'il y perdrait son membre d'homme.


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    J'adore Eklablog.


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  • - Oh t'as de beaux yeux, grands, et clairs !
    Jusque là, ça va.
    - xiexie xiexie

    - et puis j'aime bien ton nez
    - ?? Ah. Pourquoi ?
    - Il est grand !
    - OOo




    - Tu t'es remplie pendant les vacances, ça te va bien
    - oOo




    La dernière fois que j'ai tenté de me trouver un jean, dans un magasin, quelle idée... J'essaie ce qui est censé être ma taille.
    - 她的屁股好大!
    Mi-sourire, mi-colère, je lui explique que les culs made in France sont ainsi faits, c'est-à-dire, qu'ils existent, c'est pas comme chez elles. Et fière, je repose le jean sans cul. Elle s'était étonnée :  Elle a un gros cul !
    Depuis, j'ai pas retenté quand même.




    - Oh, ils sont jolis tes cheveux, t'en as pas beaucoup !
    - Ooo




    Un jour d'hiver, rousse alors, avec manteau blanc :
    - Tu ressembles à la renarde des neiges, Huli Jing
    - Hou ça me rappelle quelque chose... C'est pas une fée ?
    - Oui, une sorte de démon plutôt, qui détourne les maris de leur femmes.
    - OOo



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  • - Tu es énervé là.

    - Oui, tu m'as un peu énervé.

    - Pourquoi ?

    - Tu as crié, il ne faut pas faire ça

    - Mais je n'ai pas crié

    - Si

    - Non

    - Tu as crié

    - Ah bon

    - En plus, tu étais en colère

    - Non ! Enfin. Un peu, oui, contre moi

    - On aurait dit que tu étais fâchée contre l'employée de la banque, ça ne sert à rien, tu sais. Ici, c'est comme ça. Pas la peine de s'énerver !

    - Hummm. Ca faisait CINQ FOIS que je remplissais le formulaire et que je me trompais de case, de langue, de chiffre ou de ... Alors, oui, j'ai UN PEU perdu patience. Mais contre moi. Parce que je sais bien que l'employée, elle est victime comme moi du fonctionnement mammouthesque. Et puis, j'étais gênée de la faire se lever trois fois pour me chercher des nouvelles feuilles. Bon, la troisième fois remarque, elle a compris, elle en a ramenées quatre d'un coup. Pas con.

    - Une personne qui s'énerve, on pense qu'elle est mal éduquée. Il vaut mieux la colère froide.

    - Bon, mais je n'ai pas crié, je me suis juste EXCLAMEE ! Tu m'as jamais vue en colère, c'est sûr ! Et puis, heu... Je ne suis pas chinoise. Je veux bien comprendre les codes pour éviter les bévues et les grosses fautes de mianzi, mais à un moment donné, faut pas me demander de modifier mon ADN. Les Français, on est plus sanguins, c'est comme ça. Vous les Chinois, quand vous êtes contents on dirait que... enfin, ça se voit pas. On dirait que vous avez peur.

    - En tout cas, tu as poussé un cri.

    - HOU ! Tu 'énerves !!!

        
     


    CONTEXTE : aller à la banque, envoyer de l'argent en France. Un étranger seul ne peut envoyer que l'équivalent de 500 dollar par jour. Pour changer une somme plus importante, il faut être accompagné d'un Chinois... je ne sais pas comment ça s'appelle en français... Une sorte de garant ?... de la moralité de mon transfert ? de ma personne ? Sais pas. Seulement sa présence, et sa signature. 

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  • M'Ada copine


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